Pouvez-vous vraiment TOUT dire dans un dossier de VAE ?

Y a-t-il une limite ?

Laquelle ?

Comment savoir si on va trop loin dans son écrit ?

Cela fait beaucoup de questions.

Votre écrit est à l’image de votre vie :

On peut tout dire,

Mais en y mettant les formes.

On ne dira donc pas à son responsable :

« Votre idée est merdique, je ne sais par quel miracle vous avez obtenu votre poste »

Mais plutôt :

« Nous avions une autre suggestion à vous faire avec l’équipe, qui nous fera gagner davantage de temps, pouvons-nous en échanger lors du prochain point hebdo ».

De la même manière, certaines phrases extraites de livret 2, font froid dans le dos quand on les lit.

Elles sentent la sortie de route, le carton rouge, le dérapage, la fausse note dans le dossier.

Si ça coince côté jury, vous pouvez oublier votre diplôme et tous vos plans post-VAE.

Bref, l’idée de cet article, comme toujours, est de vous sensibiliser sur l’importance du choix des mots, et de leur signification.

Il est illustré pour vous permettre de bien comprendre les nuances.

À l’image d’une recette, votre livret 2 doit être équilibré, savoureux, dosé, et faire en sorte que le jury arrive à satiété, après l’avoir lu.

On évitera donc de mettre trop de sel sur les choses difficiles : pour ne pas en faire des tonnes.

Et trop de sucres sur les réussites : personne n’aime ça !

Passons en revue, ensemble, ces pépites.

Les mots qui font froid dans le dos


« On me demande de répondre aux clients, on me demande aussi de former les stagiaires…, alors que je n’ai pas toujours le temps. »

?????

Je parie qu’on vous demande aussi de travailler pour obtenir votre salaire : quelle honte !

Vous saisissez mon ton ironique (enfin je l’espère).

Pourquoi cette phrase est gênante ?

Après lecture, j’ai deux impressions :

  • Cette personne n’a aucune prise d’initiative : « on lui demande », sous-entendu, si personne ne lui demande rien, elle ne fait rien. La formule est maladroite.
  • « Alors que je n’ai pas toujours le temps » : le dossier de VAE n’est pas un tombeau pour vos doléances. Ça ne fait pas professionnel.

Préférez des formules engageantes, où vous présentez vos responsabilités :

« Dans le cadre de l’exercice de mes fonctions, je suis en contact permanent avec les clients pour répondre à leur demande.

Je les accueille dans notre espace commercial, et j’assure également des rendez-vous à l’extérieur.

J’ai à cœur de les fidéliser, en les appelant régulièrement, pour faire un point sur leurs besoins, et savoir s’ils sont satisfaits de nos produits.

La fréquence dépend du chiffre d’affaires et de la segmentation associée. J’y reviendrai un peu plus loin dans mon écrit.

Je leur fais part des promotions, le moment venu, et organise des évènements privés dans notre espace commercial, durant lesquels les clients les plus fidèles sont invités.

J’assure aussi une fonction de tutorat en formant certains de nos stagiaires, et en leur transmettant les valeurs du groupe.

C’est dans ce contexte que je vous présenterai ma première situation professionnelle : ….. »

Quelle version préférez-vous ?

Autres mots qui font froid dans le dos


« Je fais ce que mon responsable m’indique, mais je n’adhère pas à cette stratégie. Je ne comprends pas pourquoi on me demande de faire cela. C’est illogique. » …

Il n’y a rien de pire qu’une personne qui reste, et qui critique l’entreprise.

Cela me rappelle des collègues blasés, qui, du matin au soir, adressent des messages négatifs à qui veut bien l’entendre, mais qui sont pourtant toujours là…

Si je suis le jury professionnel qui lit ce dossier pour l’évaluer :

  • je me crispe littéralement
  • je n’ai pas envie de rencontrer cette personne
  • et encore moins de lui donner son diplôme

Attention, je ne dis pas qu’il faut peindre un monde rose, dans lequel tout est merveilleux.

Vous pouvez tout simplement nuancer, et argumenter votre analyse et votre manière de voir les choses.

« À l’époque, la stratégie de notre directeur commercial était d’ouvrir un maximum de points de ventes, sans véritable analyse de marché.

L’équipe commerciale, dont je fais partie, avait remonté une incohérence dans cette stratégie, car tous les secteurs géographiques n’avaient pas le même besoin en termes de maillages.

Après une année écoulée, les chiffres nous ont donnés raison et, pour ma part, j’ai dû fermer la moitié des points de vente ouverts l’année précédente, faute de rentabilité.

Nous avons, par la suite, changé de directeur commercial, avec une stratégie toute autre… »

Dans cet exemple, il aurait été pertinent d’appuyer l’analyse également avec des chiffres… mais vous avez compris l’idée.

On continue la série des mots qui font froid dans le dos


Allez, nous terminons avec un sujet qui, je le pense, va concerner beaucoup de personnes qui vont me lire.

Le sous-effectif.

Collègues en arrêt maladie.

Difficulté pour recruter.

Turn-over.

Pics d’activités.

Une épidémie qui n’a rien arrangé.

Est-ce que vous êtes parfois malmené ?

Ça oui.

Des heures à n’en plus finir.

Du travail de moindre qualité pour compenser la quantité.

De la fatigue.

Du stress

Oui cela existe.

Évidemment que cela peut faire partie de l’analyse.

Mais pas n’importe comment.

« Avec mes collègues éducateurs, nous n’en pouvons plus. La direction ne nous aide pas. Elle quitte la structure chaque jour à 17h30. On nous appelle pour faire des astreintes sur nos jours de repos, parfois le week-end. Sans remerciements. Il ne faut pas s’étonner des difficultés à recruter avec ces conditions de travail. »

On souffle, on évacue, et on reformule.

« Avec le recul, je dois bien avouer que cette période a été pesante pour l’équipe d’éducateurs spécialisés, à laquelle j’appartiens.

Nous manquions de personnels (X éducateurs…) et devions assurer, en complément des adolescents déjà en accompagnement, la référence des autres adolescents pour lesquels les éducateurs n’étaient plus présents dans l’IME.

Cela impliquait une réorganisation interne, et une grande adaptabilité de la part de chacun d’entre nous.

Accepter de ne pas tout faire, identifier l’urgent, hiérarchiser l’important, et aller à l’essentiel.

Un déchirement parfois, mais une nécessité pour tenir dans la durée.

À chaque réunion hebdomadaire, j’évoquais ce manque, auprès du chef de service, et des conséquences directes sur les accompagnements menés.

Comme le précise l’étude XXXX, les structures médico-sociales rencontrent des difficultés dans les recrutements depuis deux ans. »….

Vous voyez la nuance ?

On retire l’émotion, on garde les faits.

On analyse son fonctionnement, et les actions menées pour faire face à cette période complexe.

Conclusion


Je termine avec le conseil des 3P :

  • Prêtez attention à votre rédaction
  • Pesez le poids de vos mots
  • Pensez à mettre en avant votre autonomie, votre prise d’initiatives, vos responsabilités.

Peu importe le poste occupé, nous avons tous un responsable au-dessus de nous, à qui rendre des comptes.

Mais dans le cadre de vos fonctions, vous avez une marge de liberté.

C’est cette marge de liberté que vous devez développer.

Disposer des compétences attendues, et savoir les démontrer, sont deux choses différentes.

Et c’est dans cette distinction que de nombreux candidats se noient.

J’espère que ces quelques exemples vous aideront à y voir plus clair.

Je vous présente, comme toujours, tous mes vœux de réussite pour votre VAE.

Alexandra

Accompagnatrice VAE Certifiée

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