Cette question est extrêmement intéressante.
Lorsqu’on est en démarche de VAE, cette interrogation est légitime.
Pourquoi des candidats valident le diplôme ?
Alors que d’autres, qui ont la même expérience, ne le valident pas ?
Ou seulement de façon partielle ?
Pourquoi ?
C’est ce que nous allons voir aujourd’hui ensemble.
Voici les 5 raisons, que j’ai recensées, et qui vous conduiront à avoir une invalidation ou une validation partielle de votre VAE.
Manque d’expériences
Par la restitution que vous proposez de votre expérience ou de vos expériences, le jury constate qu’il vous manque des compétences, ou que certains sujets ne sont pas totalement maitrisés.
Ce constat est souvent frappé d’une validation partielle.
Il faut comprendre une chose :
Avant la réforme de 2017, la VAE n’était accessible qu’après trois années d’expériences.
Aujourd’hui, avec une année d’expérience, vous pouvez engager une démarche de VAE.
Oui mais…
Parce qu’il y a un mais…
Prenez un peu de distance avec votre expérience.
Revenez à votre dernière prise de poste.
La première année : on est généralement en phase de découverte.
On prend ses marques.
On s’imprègne des différents rythmes de l’année.
On apprend, par la force de l’expérience.
On questionne.
On se forme.
On fait part de notre étonnement sur certains sujets et modes de faire (ah le bon vieux rapport d’étonnement que demande fréquemment les employeurs et qui finit aux oubliettes).
Même le plus simple des postes demande une année, pour :
- Comprendre son environnement
- Se saisir des attendus
- Et seulement ensuite incarner son poste et se l’approprier en apportant son identité
En conséquence, comment voulez-vous, avec cette unique année d’expériences, disposer d’une analyse, d’un recul sur votre pratique professionnelle, et secteur d’activités, alors même que vous êtes en phase de découverte et d’apprentissage ?
Vous voyez où je veux en venir ?
Je recommande toujours d’attendre au minimum trois années, pour proposer un écrit complet, riche, intéressant, varié, et avoir de la matière.
Décalage avec les attendus
Lorsque vous visez un Master, vous devez disposer du savoir attendu, d’une expertise, d’un certain niveau de responsabilités et d’autonomie, et de capacités rédactionnelles.
Ce niveau ne sera pas le même si vous visez un BAC, ou un BTS.
N’est-ce pas ?
J’en viens à ma deuxième règle.
L’écrit doit être en cohérence avec le niveau de diplôme visé et refléter aussi, vos responsabilités et prises de décision.
Ce n’est pas parce que vous avez reçu une recevabilité pour votre démarche de VAE, que le diplôme sera facile à obtenir.
Vous devez convaincre.
Et l’outil pour le faire : c’est l’écrit.
Puis, votre oral, où vous pourrez échanger davantage.
Les deux sont une étape à part entière.
Vous devez faciliter votre oral, avec un écrit convaincant,
Et transformer l’essai ensuite avec une prise de parole professionnelle et travaillée.
Compétences absentes
Avant l’écriture, il y a la réflexion pour :
- Comprendre ce qu’on attend de vous
- Identifier les compétences à développer
- Et sélectionner des situations professionnelles pertinentes, issues de votre expérience
Utilisez donc le référentiel des compétences, comme GPS, durant votre rédaction.
Vous vous assurerez ainsi de ne rien oublier.
Vous pouvez briller le jour de l’oral, mais cela ne rattrapera jamais un écrit insuffisant.
Et si ce référentiel a été rédigé, vous vous doutez bien qu’il sera utilisé pour vous évaluer.
Ça vaut la peine de le lire, de le relire, de le parcourir, et d’y revenir de temps à autre.
Laissez les idées faire leur chemin.
Aucune Analyse
Peu importe le niveau, une analyse est attendue sur votre vécu.
Une distance avec votre expérience.
Sans cela, vous tomberez dans l’énumération.
Et vous serez vite à court d’idées.
Le « pire » des livrets 2 que j’ai pu consulter, contenait :
- Des tableaux
- Des photos
- Et une ou deux phrases entre les deux pour faire le lien
Ce candidat n’avait pas eu d’accompagnement et mené sa démarche seul.
Bilan : invalidation, déception, et tout son écrit était évidemment à reprendre.
L’exercice de la VAE implique une démonstration de vos compétences.
Pour réaliser cette démonstration, il faut en amont comprendre votre expérience.
Vous la remémorer, la disséquer, et ensuite être en mesure de la restituer à l’écrit.
Ce process ne se fait pas en une minute.
Cela demande :
- Du temps
- Des outils pour effectuer cette action
- Et une méthodologie d’écriture pour ensuite rédiger votre expérience
Il y a comme un doute…
Êtes-vous vraiment l’auteur de votre écrit ?
Ou vous êtes-vous fait un peu trop aider ?
Vous pensiez peut-être que cela ne se verrait pas…
Mais … le jury n’est pas dupe.
L’oral de VAE est aussi là pour évaluer votre prestation, et la mettre en cohérence avec l’écrit proposé.
S’il y a un décalage entre votre prise de parole et votre dossier VAE, et qu’un doute subsiste, vous n’aurez pas votre diplôme.
Alors, oui, vous pouvez vous faire relire.
Oui, quelques reformulations peuvent être proposées.
Mais cela doit rester votre écrit, votre réflexion, votre histoire…
Rappel et derniers conseils
Si vous ne devez retenir qu’une seule chose, c’est maintenant !
Connaissez-vous la différence entre un candidat qui valide sa VAE et un autre qui ne la valide pas ?
L’expérience détenue vs la démonstration de cette expérience détenue.
C’est dans cette nuance et marge d’erreur que certains candidats échouent.
Vous pouvez avoir 15 ans d’expériences, et rater votre diplôme.
Un candidat peut avoir 5 ans d’expériences et le réussir.
Vous trouverez ça injuste ?
« Pourquoi pas moi : je ne fais pas bien mon métier ? »
Non, rien à voir.
Si vous ne savez pas contextualiser votre expérience,
Si vous ne savez pas la développer,
Si vous ne savez pas décrire votre mode de faire,
Le présenter, l’argumenter, et donner du sens,
Si vous n’avez pas de distance avec vos réalisations,
Ni d’analyse de votre pratique professionnelle,
Alors, vous n’avez pas saisi ce qu’on attend de vous dans cette démarche.
Quels moments, issus de votre vie professionnelle, vont le mieux incarner votre expertise, afin de vous permettre d’obtenir le diplôme visé ?
Qu’avez-vous fait ?
Quel échantillon de votre vie pouvez-vous nous proposer ?
Voilà pourquoi certains réussissent, là où d’autres échouent.
Ils ont compris l’exercice attendu, et jouent en connaissant les règles du jeu.
Si vous ne connaissez pas ces règles, difficile de gagner la partie.
Et sans comprendre cette nuance, difficile de saisir ensuite la décision du jury de VAE, en cas d’invalidation ou de validation partielle.
Vous devez mener un travail de :
- Recensement : pour comprendre ce que vous avez fait
- Arbitrage : vous ne pourrez pas tout dire et devez choisir
- Préparation : pour votre écrit (plan à affiner selon la trame imposée par le certificateur)
- Rédaction : et on utilise notre belle langue française pour mettre en avant vos actions et missions
- Réflexion : pour vous questionner sur votre propre pratique professionnelle
- Et Analyse : pour également prendre de la distance par rapport à vos réalisations
Vous voyez qu’entre livrer son expérience et effectuer ce travail, ce n’est pas la même chose !
J’espère que cela vous aidera.
Recevez tous mes vœux de réussite pour votre VAE.
Alexandra
Accompagnatrice VAE Certifiée
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